La question pédagogique du moment : « Comment créer une dynamique de groupe ? »

ca-cjs-002Trois questions à Nelly Lechaplain, Coordinatrice nationale des Coopératives Jeunesse de Services (CJS), gagnantes du prix « La France s’engage » en 2015.  Les CJS réunissent durant le temps d’un été, une quinzaine de jeunes autour de la création d’une coopérative éphémère dont ils sont acteurs à part entière. Ils découvrent ainsi l’ESS. Les CJS ont apporté leur méthode et leurs contenus pédagogiques au projet « Mon ESS à l’Ecole » initié par L’ESPER.

Photo : Conseil d’administration d’une CJS – Source : Coopérer pour entreprendre

Comment créer une dynamique de groupe avec des jeunes qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble ?

Dans le cadre des Coopératives Jeunesse de Services, les jeunes ne se connaissent pas nous sommes particulièrement attentifs à la création d’une dynamique de groupe. Dans une classe les élèves se connaissent partiellement mais n’ont pas forcément l’habitude de travailler ensemble. Pour coopérer il faut se connaître et se faire confiance.

« Pour coopérer il faut se connaître et se faire confiance »

Un travail d’interconnaissance avec des exercices comme le blason permet aux élèves d’approfondir leur connaissance mutuelle et d’identifier des compétences (ou des connaissances) autres que scolaires, qu’ils pourront mobiliser pour le projet collectif. La confiance a besoin de temps pour s’installer mais on peut sensibiliser les jeunes à cette question autour de divers jeux (des outils sont disponibles sur le portail ressourcess.fr). Pour coopérer il faut pouvoir s’exprimer, donner son avis sans avoir peur d’être jugé et écouter celui des autres avec bienveillance.

Comment permettre aux élèves d’être acteur dans la proposition et le choix d’un projet tout en respectant le cadre pédagogique et l’atteinte des objectifs de l’enseignant ?

Il est important de bien définir le cadre dans lequel s’inscrit le projet. Par exemple s’il y a un thème imposé du fait des programmes des enseignements concernés ou des contraintes réglementaires, budgétaires qui font que tout n’est pas possible. Le rôle des adultes est essentiel dans l’accompagnement du projet : en proposant par exemple des outils pour faire émerger les idées, les classer, faire des choix… en questionnant sur la faisabilité ou les conditions de réussite. La prise de responsabilité des jeunes dans le projet n’est pas immédiate, elle construit au fur et à mesure de l’avancement avec l’appui des adultes. Dans la CJS, le groupe (jeunes, animateurs, membres du comité local, intervenants extérieurs…) apprend ensemble en mettant en commun ses connaissances, en expérimentant et en s’autorisant de faire des erreurs.

« Dans la CJS, le groupe […] apprend ensemble en mettant en commun ses connaissances, en expérimentant et en s’autorisant de faire des erreurs »

Comment aborder la question de l’ESS la toute première fois avec des élèves ?

Tous les élèves ont à un moment ou à un autre croisé une structure de l’ESS : la mutuelle santé de la famille, l’adhésion à une association sportive ou culturelle, des achats dans une coopérative (un magasin bio ou certaines centrales d’achats de grande surface) …

« Rendre concret ce qu’est l’ESS à travers ses entreprises ou ses activités permet de mieux comprendre les valeurs et le fonctionnement de ses structures »

Rendre concret ce qu’est l’ESS à travers ses entreprises ou ses activités permet de mieux comprendre les valeurs et le fonctionnement de ses structures, comme le fait de pouvoir à la fois bénéficier d’un service, d’être consommateur mais aussi de prendre part aux décisions.  Il existe des outils pédagogiques adaptés pour présenter l’ESS à des jeunes (des outils de mise en situation et de vidéo sont disponibles ici www.monessalecole.fr).