« Mon ESS à l’Ecole »: Roger Crucq, trésorier adjoint de L’ESPER visite le club colibri du collège Camille Claudel à Saint Quai Portrieux (22)

Présentation du club « Colibri »
Collège Camille Claudel, Saint Quay Portrieux (22000)
Compte rendu de la rencontre avec les élèves et le professeur le vendredi 14 février 2019
Roger Crucq

Le club a été initié, dans le cadre de l’opération « Mon ESS à l’Ecole » par Madame Voyer, Professeur au collège. Le club part d’un constat partagé en cours avec les élèves : « La planète est en danger et nous pouvons faire quelque chose »

C’est après un rapprochement avec Catherine Thor que le professeur s’est engagé dans le travail en l’inscrivant dans la démarche nationale

 

Le travail s’est organisé autour de trois étapes :

1. Sensibilisation au problème des déchets par la préparation des supports à destination des autres élèves, des adultes du collège et de leurs entourages. L’information a été diffusée par affichage à tous les acteurs du collège qui, s’appuyant sur leur inquiétude pour la planète, les invite à créer un groupe (un club) capable de réunir des talents divers pour réaliser une action utile.

2.Fabrication des objets d’un mode de vie « zéro déchets » par la production d’objets qui permettent de réduire la quantité de déchets liés aux gestes du quotidien
L’atelier se réunit le vendredi, sur le temps de la pause méridienne au CDI du collège. La documentaliste est associée au travail sur l’ensemble des actions conduites.
Une quinzaine d’élèves de 6ème et 5ème sont inscrits et participent régulièrement aux travaux. Le groupe s’est constitué autour de la même préoccupation et s’est organisé par « pôles de taches » où les élèves trouvent leurs intérêts.
Le principe de départ est simplement exprimé par un élève que j’ai interrogé :
« Nous pouvons fabriquer des objets « durables » qui viendront remplacer ceux qui abîment notre planète. Nous devons diffuser ces objets sinon notre travail ne servira à rien ».

L’atelier de communication

C’est alors plusieurs « métiers » qui cohabitent et se complètent chaque vendredi autour d’un projet commun.

  • Ceux qui proposent des modèles (les choix retenus le sont en commun)
  • Ceux qui travaillent la matière (découpage de tissus, couture, repassage …)
  • Ceux qui évaluent le coût de fabrication et les prix de vente à prévoir
  • Ceux qui préparent la publicité d’avant la vente (préparation de flyers)
  • Ceux qui envisagent la vente hors les murs du collège par la création d’un site internet.

4 types d’objets « durables » ont été mis en fabrication après la décision collective (basée sur des propositions faites par des élèves)

  • Des éponges à partir de bandes élastiques de chaussettes usagées
  • Des sacs pour acheter en vrac (en tissu) pour remplacer les sacs plastiques
  • Des Bee Wrap pour remplacer les films plastiques (carrés de tissus renforcés à la cire d’abeilles)
  • Des cotons pour le visage en tissus

L’atelier de fabrication des éponges

3.Vendre les objets par la création d’outils (flyer, site) et le calcul des prix.
Lors des échanges que j’ai eu avec les élèves, le ressenti de participer ensemble en associant les diverses qualités de chacun, à la création d’un bien commun (ou d’une oeuvre commune) est clairement exprimé.
Verbatim :
« Moi je sais utiliser la machine à coudre chez moi, alors je le fais ici et je montre à ma copine »
« Je ne sais pas combien on va vendre ce que je fabrique, c’est le groupe des filles qui font les comptes qui va le dire »
« Il faut vendre ailleurs qu’au collège, c’est pour cela qu’il faut faire le site internet »
« Je ne suis pas très forte en maths, mais j’aime bien travailler avec du matériel, alors ça me plait »
« On a décidé ensemble de faire des cotons pour le visage parce que c’est facile et après les gens jetteront moins les cotons que l’on achète et que l’on jette »
« Je ne sais pas ce que l’on fera de l’argent qu’on gagnera, on n’a pas parlé de ça encore. On décidera ensemble avec le prof »
« On achètera sans doute du matériel pour continuer à fabriquer des choses »
Sans jamais évoquer les principes de l’ESS qu’ils ne maîtrisent pas, les élèves, dans leurs propos, dans leurs questionnements les mettent en actes.

  • On décide ensemble de faire un projet à partir d’un constat et d’objectifs communs (Démocratie)
  • On décline les étapes nécessaires à l’aboutissement du projet
  • Chacun fait sa part en fonction des ses goûts et de ses compétences, dans le respect les uns des autres (respect des personnes et de leurs différence – complémentarité)
  • On introduit une dimension économique parce qu’il faut diffuser ce que l’on fait pour que notre action soit utile mais il faut des moyens pour pouvoir la continuer.
  • Il n’y a bien entendu pas de notion de salaire sauf sans doute le plaisir de se retrouver le vendredi et de faire ensemble quelque chose qui nous tient à cœur.

Les élèves concernés par ce projet ont, au final créé une petite entreprise coopérative qui, même s’ils en ignorent le nom et le statut peut les préparer à une perception plus humaine du travail et de ses finalités.
Les adultes (professeurs et documentalistes) sont les animateurs du groupe. Ils veillent à la bonne cohérence dans le groupe et laissent les élèves découvrir par eux-mêmes, les vertus du « faire ensemble »

Ils présenteront leur démarche et leurs productions lors de la journée portes ouvertes du collège le 27 mars.
Madame Voyer envisage également de porter ce projet au « trophées du développement durable » www.tropheesdd.bzh

création d’un site internet

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